1938
1938 | Les événements.
Le revirement français.
Le début de l'année 1938 est marqué par un certain nombre de maladresses du gouvernement français qui n'a pas pris la mesure de l'évolution des mentalités en Andorre. En menaçant puis en intervenant à travers le détachement de gendarmes présent dans la Principauté pour arrêter les travaux de l'émetteur, le gouvernement français se conduit comme si l'Andorre était une colonie. Ces maladresses n'ont pour seule conséquence que d'unir les andorrans derrière le projet de Radio-Andorre devenu le symbole involontaire de leur lutte contre l'impérialisme français. Mais l'évolution de la situation internationale et la menace hitlérienne ont aussi pour conséquence de faire évoluer la position française. Sous l'influence du ministre des affaires étrangères en place depuis le 10 avril 38, Georges Bonnet, le gouvernement prend conscience de la nécessité de la mise en service d'un puissant émetteur au service de la culture française audible en Espagne et en Afrique du Nord. En cette période troublée, le ministre des Affaires Étrangères bénéficie d'une influence supérieure à celle du ministre des PTT, hostile au projet. S'il n'y a donc plus d'obstacle à sa construction et à sa puissance, le poste devra néanmoins répondre à un cahier des charges garantissant sa loyauté envers la France et l'impossibilité de se mettre au service de puissances étrangères hostiles.

On distingue au premier plan le bassin de refroidissement.
Chronologie - 1938
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1er janvier 1938 :
Le commandant du détachement de gardes mobiles français présents en Andorre, le Colonel de gendarmerie Baulard, menace par lettre le syndic général et lui ordonne de faire cesser les travaux. Cette maladresse aura pour conséquence de renforcer définitivement la détermination des andorrans qui feront bloc derrière Jacques Trémoulet et Stanislas Puiggros.
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8 août 1938 :
Le Colonel Baulard persiste et ordonne à Stanislas Puiggros d'arrêter les travaux. Cette lettre engendrera la colère du délégué de la Mître qui se plaindra auprès des autorités françaises pour usurpation de pouvoir.
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2 octobre 1938 :
Les gardes mobiles français envahissent le chantier. Les réactions d'indignation sont telles en Andorre que la France est obligée de faire machine arrière et de se rendre à l'évidence : Elle n'empêchera plus la création de Radio Andorre.
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15 novembre 1938 :
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24 novembre 1938 :
Le délégué de la Mître prend acte de la décision française et confirme son accord pour le démarrage de la station.
Radio Andorre installe le téléphone en Andorre.
A cette époque la Principauté d'Andorre ne possédait encore aucune ligne téléphonique. Jacques Trémoulet s'engagea auprès du Conseil Général à installer le téléphone en Andorre si son projet aboutit. Les travaux commenceront en même temps que ceux de l'émetteur et les premiers abonnés, dont Radio-Andorre, pourront être reliés au reste du monde à partir de 1939. La première ligne partait de la frontière française, longeait la route pour traverser Encamp, Andorre-la-Ville et ressortait par la frontière espagnole. Une deuxième ligne reliait Andorre-la-Vieille à Ordino. La maintenance technique sera assurée par Radio-Andorre jusqu'en 1967, date de mise en service du nouveau central téléphonique par le Conseil Général. L'équipe d'entretien était composée de trois personnes que Radio-Andorre payait directement.Le bâtiment émetteur de Radio-Andorre à Encamp.
Le bâtiment qui abrite l'émetteur et les installations
techniques est construit de toute pièce à la sortie du
village d'Encamp au bord de la route qui relie
Andorre-la-Vieille à la France. Ce bâtiment de granit, de
style néo-roman, sera le symbole de la station. Sa photo
sera utilisée dans toutes les publicités de Radio-Andorre
jusque dans les années 80.
Les travaux de l'émetteur d'Encamp se sont étalés entre 1937
et 1939. Avec une première équipe de 8 personnes, le
chantier réunira jusqu'à 150 personnes au moment le plus
fort. Manœuvres, maçons, forgerons, menuisiers viendront
d'Andorre et de toutes les régions environnantes comme, par
exemple, Toulouse d'où vient l'équipe de plâtriers.
L'émetteur proprement dit a été installé sous la direction
de Lucien Killmayer, ancien technicien de Radio-Toulouse. Le
premier chef de poste sera Monsieur Laval qui décédera
quelques années plus tard, électrocuté dans la grande salle
de l'émetteur. Mais aucun accident n'est à signaler durant
toute la période de construction de l'émetteur. La toute
première équipe d'Encamp sera donc composée de M. Laval,
chef de Poste, M. Lucien Killmayer, Ingénieur, M Josep Mas
Palmitjavila, responsable des travaux, M. Victorià Segalàs i
fité, M. Daniel Martinet, techniciens. Ils furent ensuite
rejoints par M. Paul Cousse.
Outre la grande salle des machines, qui sera équipée d'un émetteur de marque SFR (production française), le bâtiment abrite également les bureaux administratifs de la station et un petit studio. Il s'avérera rapidement que ce choix d'abriter le studio et l'émetteur dans le même bâtiment à Encamp posera quelques problèmes.

Les antennes de Radio-Andorre.
Les antennes émettrices sont montées sur 2 pylônes de
125 m de hauteur au bord du lac d'Engolasters sur le Pic
d'Encamp.
Ces pylônes soutiennent l’antenne constituée d’une
partie horizontale, isolée à ses extrémités et alimentée
en son centre par câble vertical.
A sa base, ce câble est relié dans la cabine d’antenne à
un feeder de 850 m de long, au moyen des éléments
d’adaptation. Le feeder relie donc l'antenne à
l'émetteur qui se trouve 440 m plus bas.
La station est à 1300 mètres d’altitude, l’antenne sur
la rive droite du lac est à 1610 mètres d’altitude.
Il s'agissait, à cette époque, de l'émetteur le plus
haut du monde.
1938 | Équipe

La première équipe de techniciens de la station en 1939 :
M.Josep Mas Palmitjavila, responsable des travaux, M. Laval, Chef de Poste et M. Victorià Segalàs i fité, technicien.
Organigramme 1938
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Concessionnaire :
Stanislas Puiggros.
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Propriétaires :
Jacques Trémoulet
Léon Kierzkowsky.
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Directeur :
Stanislas Puiggros
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Ingénieurs en Chef :
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Chef de Poste :
M. Laval
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Responsable des travaux :
Josep Mas Palmitjavila
-
Technicien :
Technicien :
Victorià Segalàs i Fité
Biographies
1938 | Documents.
Articles de presse.
1938 | Sources.
Sources
bibliographiques
- FRANK TÉNOT - Radios Privées Radios Pirates - Ed Denoël 1977
- RENÉ DUVAL - Histoire de la Radio en France - Ed Alain Moreau 1980
- CHRISTIAN
BROCHAND -
Histoire Générale de la Radio et de la Télévision en
France Tome 1 1921-1944 - CHR La Documentation
Française - 1994
- EUGENIO GIRAL QUINTANA - La radiodifusión en Andorra. Política, economía y espacio comunicacional en un país dependiente - Université de Barcelone - 1988
- JEAN-PIERRE CÉLÉRIER - La Radio à Toulouse (1925 - 1945) La puissance du Groupe Trémoulet. Université de Toulouse II Le Mirail 2002
Archives de la presse
- Le
Populaire
Crédits photographiques
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Photo DR . Collection privée de Miquel Sànchez Baños.
-
Photo Ed. Valenti Claverol. Collection privée de Jean-Marc Printz
- Photo DR.Collection privée Josep Mas Pons
Témoignages
- Josep
MAS PONS : Échanges épistolaires avec Jean-Marc
Printz depuis 2008 : informations sur les premières
équipes et sur les travaux de l'émetteur.
- Jean-Louis
Marquet : informations sur l'installation
téléphonique de l'Andorre, sur l'architecte et sur
les équipements techniques de la station.
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